Vinyle sur bois, 2024
Photo de Romain Gamba
Ce jeu de construction permet de dessiner, de prolonger des lignes ou de les casser. Il engage le corps, qui lui aussi se construit, ainsi que l’esprit, en intérieur : d’abord à l’intérieur d’un autre corps, comme un cocon, puis d’une maison, d’un territoire. Ce processus évoque un espace de sécurité, un espace où l’individu peut évoluer et se développer. Un espace que l’individu peut habiter.
L’espace habité, c’est en quelque sorte le thème d’une exposition à laquelle nous (étudiants de l’ÉSAL) avons pu donner forme à Sarreguemines, ville connue pour sa tradition faïencière. Les motifs de carreaux de faïence se répètent et s’unissent grâce à un jeu de correspondance des lignes aux limites du carreau. Ici les lignes se connectent selon le même principe, mais le motif ne se répète pas toujours. Trente-six faces différentes se répètent sur trente-six cubes pour un total de 252 faces, créant ainsi un nombre immense de possibilités combinatoires à partir d’un nombre limité de dessins. D’ailleurs ces cubes nous permettent un peu de dessiner sans dessiner, pour faire écho à L’écriture sans écriture de Kenneth Goldsmith et à sa vision d’un monde où l’écriture est tellement abondante qu’on a même plus besoin d’écrire, on peut simplement recomposer, recombiner avec ce qui existe déjà pour créer.